Xavier Roland : « Mons a été rénovée de façon exemplaire ! »

Xavier Roland est à la tête du pôle muséal montois. C’est sous sa direction que les Beaux-Arts de Mons ont acquis une renommée internationale, en accueillant de grandes expositions. L’actualité muséale sera chargée ces prochains mois. Avec à l’horizon, l’expo Niki de Saint Phalle, les commémorations de la guerre 14-18 et une monographie consacrée à Giorgio De Chirico en 2019.

Quel bilan tirez-vous de ce premier semestre culturel à Mons  ?

Une chose est certaine : nos sites fonctionnent de mieux en mieux ! Le Silex’s, par exemple, a pu bénéficier d’une belle visibilité médiatique et en conséquence nous avons eu un bon retour de la part du public. Le site est vraiment en train de décoller. Pour ce qui est du BAM, l’exposition de David Lachapelle s’est clôturée en février avec 30.000 visiteurs.

Que pourra-t-on voir les prochains mois à Mons ?

En ce moment, nous présentons deux très belles expositions : Attractions et Hell’O, dédiée au street art. Notre énergie est focalisée sur l’ouverture de l’expo Niki de Saint Phalle, le 15 septembre prochain. Celle-ci sera d’une ampleur rare et comprendra des œuvres en provenance de toute l’Europe et des Etats-Unis. On a vraiment cette volonté d’envahir toute la ville (le Beffroi, le Jardin du Mayeur, etc.) avec l’esprit positif, coloré et imaginaire de Niki. Mons a été rénovée de façon exemplaire et il était essentiel de proposer une exposition s’articulant entre le musée et l’espace urbain.

Nous sommes aussi très impliqués dans les commémorations de la première guerre mondiale. On prévoit de réaliser un grand mapping sur la Grand-Place, à la fin octobre. Nous allons par ailleurs lancer la quatrième édition de la nuit des musées. Et nous ouvrirons l’année 2019 avec une expo sur le surréaliste Giorgio De Chirico. Généralement, on dit de la Belgique qu’elle est le pays du surréalisme. Mais on verra que Magritte et Delvaux se sont inspirés de ce grand maître italien.

Depuis 2011, le BAM a accueilli de nombreuses expos d’ampleur internationale : Keith Haring, Van Gogh, David LaChapelle, etc. Lequel de cet artiste vous touche le plus ?

En fait, toutes ces expositions suivent un même fil conducteur, c’est cet ancrage de l’art dans la réalité actuelle. L’expo Van Gogh montrait notamment comme l’artiste avait vécu et était devenu un artiste chez nous. Ce qui est intéressant, c’est que le public commence à faire des comparaisons et à attendre la prochaine exposition. Nous commençons seulement à fidéliser le public et à récolter les fruits de 10 ans de travail. Aujourd’hui, la presse internationale nous demande d’avance notre programmation. Nous sommes pointés parmi les grands musées européens. Et quand je demande qu’une œuvre nous soit prêtée, nous n’avons plus à prouver notre compétence

Quels sont vos lieux préférés à Mons pour prendre un verre ou manger un morceau ?

Je me rends quasiment tous les jours au MoMa pour prendre mon café. J’aime l’effervescence qui y règne et ce croisement de personnes issues d’univers très différents. J’aime aussi aller manger au restaurant Syrien, Jebneh. D’abord parce que c’est très bon et que ces gens sont très gentils et accueillant. Ensuite parce que, symboliquement, ce restaurant montre que la plus-value des migrations est réelle et tangible

V.P.