Directeur général de la société I Care à Mons et président du Club Entreprises Mons 2025, Fabrice Brion est aussi un grand fan de Mons-Hainaut. Le week-end dernier, il se trouvait à Forest National pour supporter « son » équipe de basket. Attaché à sa région natale et « à ses gens », ce chef d’entreprise ne manque jamais de défendre l’identité de Mons-Borinage et ses atouts.
Quel est le but poursuivi par le club entreprises Mons 2025 ?
C’est d’être l’un des sponsors de la fondation Mons 2025. C’est se dire l’union fait la force en parvenant à réunir des entrepreneurs locaux. Nous espérons atteindre 500 membres. Toutes les entreprises sont les bienvenues pour soutenir la biennale qui aura lieu fin de cette année.
Je trouve que d’un point de vue économique, la région s’est très bien développée quand on voit par exemple le nombre d’entreprises sur le parc Initialis ou sur le zoning de Ghlin-Baudour et tous les emplois créés.
Qu’est-ce qui vous plaît à Mons ?
D’abord les gens. Lors du match de basket du week-end dernier, on a encore pu voir la capacité des gens à se mobiliser en faisant fi des difficultés de la vie quotidienne. Nous étions plus de 3.000 de notre région en déplacement. On doit aussi être fiers d’avoir été capitale européenne de la culture, et de la présence d’enseignes comme IKEA ou Google dans notre région.
Qu’est-ce que vous n’appréciez pas ?
C’est cette capacité à se sous-estimer, le manque de confiance en soi. L’herbe est toujours plus verte ailleurs… Il y a aussi un problème au niveau de l’attractivité car les gens qui viennent pour travailler à Mons n’ont pas forcément envie de vivre ici.
Quelle est la réaction de vos collaborateurs ou clients qui viennent chez vous et découvrent Mons ?
Aujourd’hui, beaucoup de néerlandophones qui viennent chez nous se disent surpris – dans le sens positif – en voyant la ville. Celle-ci est différente de ce qu’ils imaginaient… Il y a encore un déficit d’image de notre région. Je crois que la culture justement est un des moyens qui peuvent contribuer à une meilleure image.
Malgré l’arrivée d’entreprises que vous évoquez, le niveau de chômage reste préoccupant dans notre région. Que faire ?
Le taux de chômage touche majoritairement des personnes sans diplôme. Un axe qui permettrait de résorber cette situation serait d’investir dans la formation continue. Et faire en sorte que des personnes puissent avoir des outils pour se reconvertir.
Vous avez créé votre propre entreprise en 2004 et vous avez décidé de rester dans votre région natale. Pourquoi ?
Parce que je suis amoureux de ma région. La question ne s’est même pas posée. Je suis montois ou borain, pour moi c’est la même chose. Mons fait partie du Borinage, n’est-ce pas ! (rires)
Peut-on parler d’un esprit montois ?
Oui je pense. La région a vécu pas mal de difficultés et cela a permis de souder des personnes.
Certains chefs d’entreprises nous disent qu’ils éprouvent des difficultés pour engager dans notre région. C’est aussi le cas pour I-Care ?
Nous n’avons pas trop de difficultés pour embaucher. Je me dis toujours : voyons quelles personnes dont nous disposons et faisons en sorte d’adapter notre société. Un peu comme l’entraîneur des Diables rouges, je suis là pour faire la meilleure équipe possible avec les joueurs qui sont à ma disposition. Une entreprise est un défi. Dans cet esprit, elle se rapproche assez bien des valeurs sportives, à savoir la performance, la durabilité, et le respect de l’humain.
Votre entreprise est présente dans une vingtaine de pays. Les gens connaissent-ils Mons quand vous allez à l’étranger ?
Il y a eu un avant et un après Mons 2015. Dans les aéroports, on a vu des publicités pour Mons 2015.
Quelques bonnes adresses montoises ?
J’ai envie de citer certains lieux culturels comme l’Arsonic, c’est une des meilleures salles au monde au niveau de son acoustique. On sait faire passer des émotions au travers du son.
Des restaurants ?
J’aime me rendre à La Table du Boucher ou au Comptoir de Marie. Il y a bien sûr d’Eugénie à Emilie à Baudour, un restaurant étoilé dont on peut être fier.
Vous vous sentez jemappien ou montois ?
Je suis vraiment opposé au « sous sous régionalisme »…
Que pensez-vous de l’opération #MOIMONTOIS ?
C’est une bonne idée, tout à fait en ligne avec ce qui est dit ici.
En octobre 2017, vous avez racheté une société flamande, comment les choses ont-elles évolué depuis ?
Ça se passe bien, on s’est donné le temps de mettre des choses en place avec un plan d’intégration (ou participatif) avec des acteurs des deux sociétés impliqués dans des groupes de travail.
Cl.W.