Calogero Conti est originaire du Centre, où s’étaient installés ses parents venus d’Italie. Mais c’est à Mons qu’il a poursuivi des études supérieures et fait toute sa carrière. Le fils d’immigré a décroché son diplôme d’ingénieur civil à la Polytech. Il y est devenu professeur avant d’en être le recteur, puis celui de l’UMons, depuis que l’université de Mons et la faculté polytechnique ont fusionné, en 2009.
Vous sentez-vous montois, bien que vous habitiez la région voisine, le Centre ?
Ah tout de même ! Je viens à Mons depuis 1973 et je n’ai jamais quitté la ville ! Je l’apprécie beaucoup. On a tendance à être trop modeste dans la région !
Qu’appréciez-vous en particulier ?
C’est une ville qui a remarquablement réussi sa reconversion urbanistique. Entre la ville de Mons que j’ai connue en 1973 et la ville d’aujourd’hui, quelle transformation ! Quand on est sur la Grand-place, avec un petit rayon de soleil… Quel plaisir ! Et ce qui permet d’apprécier ce cadre, c’est le caractère chaleureux des habitants.
Une critique, un regret ?
Mons est une ville estudiantine -13.000 étudiants du supérieur universitaire et non universitaire dans un centre-ville de 30.000 habitants !- or, il n’y a toujours pas de lieu dédié aux activités festives des étudiants. A 20 ans, on a envie de s’amuser !
Vous avez toujours insisté sur l’importance d’avoir une université ici, à Mons, une université « de proximité » en somme, en province. Pourquoi ?
Proposer une formation de qualité est encore plus important dans une région socialement défavorisée qu’ailleurs ! Cela permet de développer des réseaux internationaux. L’excellence paie toujours ! L’université, ce n’est pas que l’enseignement, c’est aussi la recherche. Et nous avons chez nous des chercheurs qui ont une renommée internationale, dans plusieurs domaines. Si je prends l’exemple de Materia Nova, ce sont 200 chercheurs. On n’est pas un nain dans ce domaine ! Et ce n’est pas le seul.
Excellence scientifique internationale et mission de proximité ne sont pas contradictoires. Pour certains étudiants, surtout en première année, cette proximité est leur seule chance d’accéder à des études supérieures. Cela a été mon cas, d’ailleurs ! Dans mon milieu familial, l’éventualité de faire des études d’ingénieur n’aurait pas été envisageable si je n’avais pas eu la Polytech à 25 km de chez moi, avec la possibilité de faire la navette…
L’autre attrait de l’UMons, c’est la chaleur des rapports humains que l’on rencontre ici. A Mons, on a le sens de l’accueil !
C.T.